Face à l’aggravation de la pénurie d’eau et à la montée des factures, le recyclage des eaux grises (issus des douches, lavabos, machines à laver, etc.) apparaît comme une solution écologique et économique pour réduire significativement la consommation d’eau potable. En réutilisant ces eaux usées à faible charge polluante pour l’alimentation des chasses d’eau ou l’arrosage extérieur, on peut espérer diminuer sa facture d’eau jusqu’à 40 %¹. Cependant, pour que cette réutilisation soit à la fois saine, fiable et durable, il est indispensable de mettre en œuvre des équipements spécifiques, adaptés et performants. Dans ce post, nous vous présentons en détail tous les éléments indispensables à un système de recyclage des eaux grises efficace, depuis la collecte jusqu’à la distribution de l’eau traitée.
1. Collecte et prétraitement des eaux grises
1.1. Réseau séparatif et point de collecte
Avant toute chose, il est nécessaire d’isoler les eaux grises des autres eaux usées (eaux noires issues des WC). Cela se fait grâce à un réseau de canalisations dédiées (en PVC ou en polypropylène) qui récupère uniquement les eaux de douche, de lavabo et de machine à laver. Ces tuyaux gravitaires relient les points d’usage – idéalement situés en étage – à un point bas (vide sanitaire, sous-sol ou local technique) où sera installé le système de recyclage.
1.2. Bac de décantation et dégraissage
Dès leur arrivée, les eaux grises contiennent souvent des particules solides (cheveux, fibres textiles) et des matières grasses (savon, résidus de lessive). Un bac de décantation équipé d’un tamis ou d’un panier de préfiltration est indispensable pour retenir ces impuretés. Un dégraisseur à faible pente peut également être ajouté pour coalescer et isoler les graisses, évitant ainsi l’encrassement prématuré des filtres fins.
2. Station de filtration multi-étages
Au cœur de tout système performant se trouve une unité de filtration en plusieurs étapes. La start-up SPAREAU propose ainsi une solution compacte composée d’une armoire de filtration prête à poser, qui assure au minimum quatre niveaux de filtration jusqu’à 1 micron② :
- Filtre grossier (mesh 500–200 µm) : élimination des particules volumineuses restantes (fibres, débris).
- Filtre moyen (cartouche 50–20 µm) : capture des solides fins et des microfibres.
- Filtre fin (cartouche 5–1 µm) : élimination des colloïdes, bactéries et particules sub-microniques.
- Module anti-colmatage automatique : nettoyage périodique par rinçage inversé pour conserver une efficacité constante.
Grâce à cette filtration en cascade, l’eau recyclée atteint une qualité suffisante pour les usages non potables (WC, irrigation), tout en maintenant le système propre et durable dans le temps sans recours systématique à la désinfection chimique.
3. Stockage tampon et pompage
3.1. Réservoir tampon
Après filtration, l’eau grise traitée est temporairement stockée dans un réservoir tampon (ou « bac tampon »), généralement fabriqué en polyéthylène haute densité (PEHD) ou en acier inoxydable pour garantir étanchéité et inertie chimique. La capacité du réservoir, souvent de 500 à 1 000 L, doit être dimensionnée en fonction du nombre d’habitants et des besoins journaliers de chasse d’eau ou d’arrosage.
3.2. Pompe de relevage et module de pompage
Dans les configurations où le réservoir se situe en dessous du niveau des WC (généralement en vide sanitaire), un module de relevage comprenant une pompe submersible ou de surface devient indispensable pour refouler l’eau traitée vers les appareils sanitaires – c’est notamment le cas du module optionnel proposé par SPAREAU⓸. Ces pompes sont choisies pour leur débit (0,5–2 m³/h) et leur pression (2–3 bars) suffisants pour alimenter plusieurs circuits en parallèle, tout en étant silencieuses (< 30 dB) et fiabilisées par des tests rigoureux (> 40 000 cycles)②.
4. Distribution et raccordements
4.1. Réseau interne d’eau recyclée
L’eau recyclée est distribuée via un réseau indépendant, distinct de l’eau potable, réalisé en PER multicouche ou PVC alimentaire. Chaque branche comporte :
- Des clapets anti-retour pour éviter toute rétro-infiltration.
- Des robinets de purge pour maintenance.
- Une vanne trois-voies ou un boîtier de dérivation assurant la commutation automatique entre eau recyclée et eau potable en cas de défaillance ou de défaut de qualité.
4.2. Sécurité et conformité
Conformément à l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la réutilisation des eaux pluviales et grises, l’installation doit comporter :
- Un trop-plein ou dispositif de secours évacuant les excédents vers le tout-à-l’égout.
- Un siphon indépendant sur chaque point de distribution.
- Un système de contrôle de qualité (capteur de turbidité, niveau) et une alarme visuelle/sonore ou un report d’état (télé-relève).
5. Désinfection complémentaire (optionnelle)
Même si la filtration à 1 µm garantit une élimination majeure des micro-polluants et des bactéries, certaines applications (irrigation sensible, chasses d’eau dans locaux recevant du public) peuvent nécessiter une désinfection UV ou une légère chloration automatique. Ces modules s’installent en aval du filtre fin et se pilotent via l’automate central :
- Lampes UV à ondes germicides pour inactivation rapide des germes.
- Doseurs de chlore (pastilles ou solution diluée) pour un maintien durable de désinfection dans le réservoir.
6. Automatisation, monitoring et maintenance
6.1. Unité de commande
Un automate programmable (PLC) supervise l’ensemble du processus : gestion des cycles de filtration, déclenchement des rinçages automatiques, conduite de la pompe, basculement eau recyclée/eau potable, déclenchement des alarmes. Une interface tactile peut être intégrée pour afficher :
- Le niveau d’eau dans le réservoir.
- La qualité (turbidité, pH…) de l’eau recyclée.
- L’historique des cycles de nettoyage et des relevés.
6.2. Entretien régulier
Un kit d’entretien (cartouches de rechange, joints, sachets de produit de nettoyage) est proposé à chaque installation. Les opérations classiques comprennent :
- Le remplacement des cartouches de filtre (tous les 6–12 mois).
- Le contrôle des clapets et robinets.
- Le nettoyage du bac de décantation (annuel).
- La vérification du bon fonctionnement de la pompe et du module UV si présent.
7. Option supplémentaire : récupération de chaleur
Pour optimiser l’efficacité énergétique, il est possible d’ajouter un échangeur thermique (récupérateur de chaleur eau grise) entre la douche et le préchauffage de l’eau chaude sanitaire. Ce dispositif en inox ou en polypropylène canalisé permet de préchauffer l’eau froide grâce à la chaleur résiduelle des eaux usées, contribuant :
- À réduire la consommation d’énergie pour le ballon ECS.
- À prolonger la durée de vie des systèmes thermiques classiques (chaudière, chauffe-eau).
Conclusion
La mise en place d’un système de recyclage des eaux grises performant repose sur l’intégration rigoureuse de plusieurs équipements : réseau de collecte séparatif, bac de décantation et dégraissage, filtration multi-étages jusqu’à 1 µm⓶, réservoir tampon, pompe de relevage, unité de contrôle automatisée, dispositif de distribution sécurisée et, éventuellement, modules de désinfection et de récupération de chaleur. En optant pour une solution clé en main telle que celle proposée par SPAREAU – compacte, discrète (< 30 dB) et éprouvée (> 5 ans de R&D, 40 000 cycles de test)② –, vous bénéficiez d’un kit destiné à s’intégrer facilement sur des installations neuves ou existantes, pour un retour sur investissement généralement inférieur à 4 ans et une réduction de votre consommation d’eau potable jusqu’à 40 %¹.